L’Afrique doit mettre l’éducation au cœur de ses priorités !
Depuis le début du 21e siècle, l’Afrique a heureusement travaillé dur pour améliorer l’accès de ses populations à l’éducation dite de base. Mais ces efforts et ces investissements humains et financiers se heurtent à deux paramètres structurels : le retard initial (25% des adultes analphabètes dans le monde vivent aujourd’hui en Afrique subsaharienne, en augmentation de 5% depuis 15 ans) et une croissance démographique toujours très élevée. Résultat : toujours en Afrique subsaharienne, ce ne sont pas moins de 50 millions d’enfants (30 millions en âge d’être scolarisés et 20 millions qui devraient être accueillis au secondaire) qui restent au bord du chemin du progrès.
A quoi se rajoute une problématique tout aussi préoccupante : quid de l’équité et de la qualité de l’enseignement pour ceux qui ont accès à l’école ?
1) Ecoles privées, écoles de la deuxième chance… : tout pour réduire l’illettrisme
Pour pallier une situation fortement contrainte, certaines solutions se sont parfois révélées contre-productives, comme ces personnels éducatifs recrutés en grand nombre alors qu’ils n’avaient pas toujours les capacités requises. Les raisons économiques peuvent également engendrées des situations délicates : au Bénin, au Cameroun ou au Mali, par exemple, les enseignants titulaires sont moins nombreux que les personnels sous contrat temporaire…
Avec comme conséquence la multiplication des écoles privées, plébiscitées par les parents soucieux de l’avenir de leurs enfants, souvent au prix d’efforts financiers importants.
La preuve par l’excellence
Toute solution a besoin d’exemples de réussite pour prouver sa pertinence. C’est le cas de ces quelques lycéens privilégiés qui, grâce à un programme secondaire d’excellence sanctionné par un bac international, ont récemment pu intégrer des universités internationales prestigieuses : Yale, l’Imperial College de Londres, universités canadiennes de Toronto et de la Colombie britannique…
Détectés en amont, ces lycéens ont profité de bourses d’études (entre 2 et 4.000 dollars par an) pour bénéficier d’une scolarité dans quelque 8 établissements créés sur mesure au Cameroun, en Afrique du Sud, au Mozambique, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Preuve s’il en était besoin que l’Afrique peut, si elle s’en donne les moyens, faire émerger rapidement des profils de qualité, compétitifs à l’international.
2) Le numérique, potion magique pour l’Afrique ?
Et si la solution aux problèmes d’éducation de base de l’Afrique tenait en 4 petites lettres : TICE (acronyme de Technologies de l’Information et de Communication en Education) !
Grâce au numérique (reposant en grande partie sur les smartphones), des expérimentations d’enseignement hors les classes voient le jour par dizaines.
Diffusion de textes et de documents écrits, sonores ou visuels…, les immenses potentialités offertes par le m-learning (ou m-éducation, avec un m, comme mobile) sont à la mesure des énormes progrès à effectuer pour permettre à plus de 50 millions d’enfants en primaire et en secondaire, exclus des systèmes éducatifs classiques, d’avoir accès à des enseignements dignes de ce nom, même sans user leur fond de culotte sur le banc des écoles ! Sans compter la formation des maîtres eux-mêmes…
En offrant des ressources pédagogiques quasi sans limites à des prix sans commune mesure par rapport à l’enseignement traditionnel, les TICE représentent incontestablement La solution pour diffuser partout des savoirs et des compétences de qualité.
De gros progrès, ne lâchons rien !
Et si le temps de l’éducation était enfin inscrit au programme de l’Afrique !
Grâce à des expérimentations volontaristes, grâce également au numérique, aux TICE et à toutes les bonnes volontés enfin coalisées, il est aujourd’hui permis d’espérer raisonnablement : le chemin est encore long pour combler les retards mais les solutions existent et elles sont désormais mises en oeuvre à grande échelle. Redoublons d’efforts pour accélérer encore : le tableau d’honneur est en vue !