Six leçons sur les migrations africaines

  1. Les Africains migrent moins que les autres vers l’OCDE

Chine, Roumanie, Inde, Pologne, Vietnam, Mexique, Syrie, Philippines
 Pas un Africain dans la liste des dix-sept pays qui ont le plus migrĂ© vers l’OCDE selon les Perspectives des migrations internationales 2019. Il faut mĂȘme attendre la 18eplace pour trouver le 1er, le Maroc, et ses quelque 71 000 ressortissants partis (qui ont constituĂ© 1,4 % des entrĂ©es 2017 dans la zone OCDE).

Dans la liste plus exhaustive des cinquante premiers pays « sources Â» de l’immigration vers cette zone, ne figurent que quatre autres Etats africains aux cĂŽtĂ©s du royaume chĂ©rifien : le Nigeria, l’AlgĂ©rie, l’Egypte et l’ErythrĂ©e. A eux cinq, ils reprĂ©sentent 4 % des entrants dans l’espace OCDE et 15 % des entrants dans l’Union europĂ©enne (UE). La Chine, classĂ©e premiĂšre, cumule Ă  elle seule 8 % des entrĂ©es dans l’OCDE et 28 % dans l’UE Ă  28.

Ces statistiques ne disent rien des mouvements intra-africains qui constituent le gros (70 %) des dĂ©placements des populations.

  • 2- Ils s’installent de maniĂšre contrastĂ©e en Europe

Les Africains optent plus que jamais pour les pays oĂč sont dĂ©jĂ  installĂ©s leurs compatriotes. Ainsi, ni le Royaume-Uni ni l’Allemagne ne comptent d’Africains dans la liste des dix premiers pays sources qui se sont installĂ©s chez eux en 2017, alors qu’en Italie, les Africains (Marocains, Egyptiens, Nigerians, SĂ©nĂ©galais) composent 64 % de la population Ă©trangĂšre du pays. La France, qui n’a pas fourni de chiffres Ă  l’OCDE depuis 2015 sur ce sujet, compte 4,4 % de MaghrĂ©bins au sein de sa population et 1,5 % de Subsahariens (selon les travaux de l’INED) et n’a pas enregistrĂ© d’afflux cette derniĂšre annĂ©e. Juste une augmentation des entrĂ©es de 245 000 Ă  253 000, tout type d’entrĂ©es confondues et toutes origines.

  • 3- Ils ne sont pas les premiers demandeurs d’asile en Europe

Au Canada, ce sont les Nigerians qui demandent le plus l’asile. En IsraĂ«l, les ErythrĂ©ens. Mais en Europe, c’est diffĂ©rent. En Allemagne, France, GrĂšce, Espagne ou SuĂšde, aucun pays africain ne figure dans les trois nationalitĂ©s qui ont le plus demandĂ© l’asile en 2018. En France, les GuinĂ©ens arrivent en quatriĂšme position, aprĂšs le trio des Afghans, Albanais et GĂ©orgiens. En revanche, lorsqu’on s’arrĂȘte sur les quinze premiĂšres nationalitĂ©s qui dĂ©posent un dossier dans l’Hexagone, sept sont africaines au rang desquels figurent les Ivoiriens et les Soudanais, ce qui fait que le continent reprĂ©sente quatre demandeurs sur dix.

  • 4 –Une insertion dans l’emploi qui s’amĂ©liore doucement

C’est en Europe que le taux d’emploi des Africains reste le plus faible avec 64,9 % des Subsahariens en emploi en 2018 (6,2 points de plus que cinq ans auparavant) et 50,3 % des MaghrĂ©bins (5 points de plus qu’en 2013). Au Canada, le taux d’emploi est de 69 % pour l’ensemble des Africains et aux Etats-Unis de 71 %.

  • 5- Les plus naturalisĂ©s en France

55 % des 174 274 Ă©trangers naturalisĂ©s en France en 2017 sont Africains. Les trois nationalitĂ©s qui ont le plus obtenu la nationalitĂ© sont les Marocains (16 687), les AlgĂ©riens (16 283) et les Tunisiens (7 045). Au Canada, 2 149 Marocains, 2 004 AlgĂ©riens et 1 883 NigĂ©rians.

L’OCDE observe ainsi que l’époque n’est plus vraiment Ă  la naturalisation, car si 1,8 million de rĂ©sidents Ă©trangers ont obtenu la citoyennetĂ© d’un pays de l’OCDE en 2017, c’est 11 % de moins qu’en 2016 et c’est surtout le chiffre le plus bas depuis 2010.

  • 6 Pour les Etats, le migrant idĂ©al est start-upper ou Ă©tudiant

18 des 36 pays de l’OCDE ont inventĂ© une formule pour attirer des start-upper.

Mais on s’arrache aussi les Ă©tudiants pour gagner la bataille mondiale des cerveaux


Les Africains reprĂ©sentent 45 % des Ă©tudiants Ă©trangers en France.

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